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C’est un plongeon dans les sous-sols de Las Vegas ! Au-delà des néons des lumières du cirque de la surface, il existe un monde étrange incroyable fait de tunnels qui s’entrecroisent sur presque 700 km. C’est un monde souterrain dangereux, un univers obscur ou le danger, est présent à chaque instant.
C’est exactement la contre image de Las Vegas faites de néons, de lumières qui étincellent. L’idée est venue au réalisateur lorsqu’il traversait en 2016 les États-Unis et où il a fait une halte à Las Vegas dans le quartier historique au nord de la ville. Un quartier qui a connu ses heures de gloire dans les années 60, c’était l’époque de Sinatra et Dean Martin.
Jean Baptiste Thoret rencontre alors un homme debout avec des béquilles, c’est un sans-abri. C’était un vétéran du Vietnam. Et lorsque la question de l’hébergement lui a été posée il déclare » je dors dans les tunnels «
L’auteur du livre » le cinéma américain des années 70 » décide alors de s’intéresser à ce monde souterrain qui vit totalement à l’inverse de la cité de la lumière, des néons, et du jeu.
Parti en repérage pendant un mois et demi avec un ingénieur du son , Julien Brossier, il n’a jamais autant marché dans une ville américaine à la recherche des entrées des tunnels, et de sa population.
Dans cette ville, ni les policiers, ni les ambulanciers, ni les services sociaux de la ville, ne pénètrent dans ces tunnels. C’est un monde des ténèbres où personne ne va.
C’est trop sombre trop tentaculaire, trop dangereux, on ne sait pas sur qui on peut tomber !
Ce film est une fresque extraordinaire. Il a été tourné pendant un mois et demi dans des conditions évidemment très difficiles et éprouvantes. Il a fallu marcher quelquefois à quatre pattes ou le dos courbé dans des tunnels qui parfois ne font que 1 m 20 de haut. Et lorsqu’on transporte du matériel de plusieurs dizaines de kilos sur le dos ça devient héroïque.
L’immense majorité des personnes filmées dans ces tunnels vont sans doute mourir là. C’est une terrible réalité et ce film leur a donné l’espace d’un moment une existence une visibilité une trace…. Eux qui ont disparu de la surface de la ville qui brille tant… Las Vegas… La ville des néons !
Daniel Dubois
LE COURRIER DE LYON 