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Ce spectacle est vraiment un objet théâtral tout à fait particulier. Mais le public a adoré, il a même participé avec joie au spectacle en prenant dans ses mains des lanternes chinoises.
La mise en scène est spectaculaire ces projections de film sur des drapeaux qui flottent au vent sont d’une efficacité exemplaire. L’histoire de Taïwan à travers différents événements se déroulent et les spectateurs se reconnectent à l’histoire de ce petit pays qui a dû quitter l’organisation des nations unies en 1971 lorsque Nixon a décidé de rencontrer et de pactiser avec le leader du parti communiste chinois ! Mao !
À partir de là, une lutte sans merci s’est déclenchée, car la Chine communiste a voulu faire disparaître Taïwan de toutes les instances internationales.
Politiquement autonome mais contraint à être en retrait des grandes organisations internationales Taïwan cherche donc sa place sur la carte du monde. Stefan Kaegi lui offre une ambassade temporaire au théâtre. Ce jeu diplomatique est d’une délicatesse incroyable. Pour mieux comprendre rien de tel que de donner la parole à ses habitants. Le concepteur du spectacle se fait donc rencontrer trois Taïwanais, un ancien diplomate attaché à la culture chinoise, une musicienne et héritière d’une entreprise de bubble Tea, et une activiste digitale qui a élaboré une stratégie de guérilla pour défendre son pays.
Taïwan est pourtant membre fondateur de l’ONU en 1945. 26 ans plus tard il a été écarté pour ne pas entraver les relations américaines.
C’est donc avec un immense humour que ces trois personnages vont élaborer une ambassade fictive. Et le spectacle est drôle et le public réagit.
Au milieu de tous ces dialogues la question de la démocratie c’est particulièrement vive pour toute une génération qui se mobilise avec un immense courage pour un Taiwan libre ! C’est presque un spectacle révolutionnaire !
Daniel Dubois