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La première fois que nous avons rencontré Laurent CANTET c’était en 2001 pour » l’emploi du temps « , film tiré de l’affaire Roman, ce faux médecin qui s’était inventé une vie ! Et au terme de ses mensonges, avait assassiné de sang froid toute sa famille. Le film était étrange, la manière de filmer de Laurent CANTET était marquante.
Avec Enzo nous avons affaire à un mystère. D’abord dans la conception du film, puisque Laurent CANTET a disparu il y a un an, sans pouvoir participer au tournage.
Il avait écrit le scénario avec Robin Campillo ( 120 battements par minute ), et c’est lui qui courageusement a repris le flambeau et amené le projet à son terme.
Les deux cinéastes étaient très liés et avaient déjà co-écrit 5 films.
Enzo est un film lumineux c’est l’histoire d’un apprenti maçon à La Ciotat qui contrarie son père qui le voyait faire de grandes études supérieures.
Le cadre familial est extrêmement confortable, une très belle maison d’architecte en verre. Enzo veut fuir cet environnement étouffant.
C’est sur les chantiers que Enzo va rencontrer Vlad un collègue ukrainien qui va lui ouvrir d’autres horizons.
Cet adolescent totalement hermétique, joué parfaitement par Éloy Pohu, nous emmène dans des situations imprévisibles.
L’adolescent fait une fixation sur son collègue. Jamais le metteur en scène ne tombe dans le kitch, ou le roman gay. On est ailleurs dans le flou, dans le trouble de l’adolescence.
Enzo est un très beau film qu’il faut voir !
Daniel Dubois
LE COURRIER DE LYON 