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C’est Chloé Vidal, adjointe au Maire de Lyon qui a remis, la citoyenneté d’honneur à Ailton Krenak, avec beaucoup d’émotions et d’intensité.
C’était une cérémonie très émouvante.
Dans le salon Louis XIII de la mairie, il était touchant de voir l’écrivain brésilien s’expliquer sur ses combats et Ailton a une vie très riche. Il a été poète, écrivain, journaliste, philosophe, et militant, il est membre aujourd’hui de l’Académie brésilienne des lettres.
Mais c’est d’abord un militant de la forêt.
Il a participé à la constitution de 1988 qui a reconnu les peuples autochtones et qui leur a donné enfin des droits.
Son combat, s’est protéger la forêt. Les peuples autochtones d’Amérique du Sud ont connu une forme de fin du monde au 16e siècle après l’invasion de leur terre par les Européens. Dans un petit livre très intéressant Ailton Krenak, figure éminente des luttes autochtones du Brésil, se demande en quoi cet héritage ne pourrait pas servir à regarder pour affronter les conséquences du nouveau régime climatique de l’anthropocène. Avec la mutation en cours, des conditions du maintien de la vie sur Terre, ne serait-ce pas l’humanité organisée sur les fondements de la modernité dont il serait plus à craindre qu’elle soit démunie des facultés d’adaptation requises ?
Le surdéveloppement techno capitaliste va peut-être entraîner un effondrement, et tout compte fait les peuples autochtones par leur ancestrale stratégie de résistance pourrait peut-être indiquer une voie susceptible de retarder l’avancée du désert et de la dévastation, une espèce de fin du monde.
Ailton Krenak est né en 1953, il appartient au peuple Krenak vivant dans la vallée du Rio Doce. Il fait partie des figures qui ont émergé à la fin des années 70 dans le contexte du Grand réveil des peuples autochtones du Brésil.
Daniel Dubois
LE COURRIER DE LYON 