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C’est la première fois qu’on voit un objet pareil sur une scène. C’est la première fois aussi que des fantômes sinistres dans l’ombre du rideau reviennent nous hanter : Marcel Déa, Lucien Rebatet, Jacques Doriot, Pierre Laval, Robert Brasillach, Pierre Drieu Larochelle, et surtout le docteur Destouches, c’est-à-dire Louis-Ferdinand Céline.
Cet exercice théâtral est une merveille, et ça fonctionne parfaitement. On aurait presque besoin d’une petite veilleuse pour prendre des notes pendant la représentation, tellement les textes sont pleins de références historiques.
Évidemment pour l’inculte en histoire c’est le grand saut dans le vide, il va s’emmerder. Mais pour celui qui connaît l’histoire de l’extrême droite en France et de ses origines, sa complexité, et ses connexions extraordinaires avec les partis classiques des années 30, ce spectacle devient une pyramide. Du jamais vu !
Il faut courir voir ce spectacle de toute urgence. Quant au lycéens et aux étudiants ils devraient faire la queue devant le théâtre pour le voir, séance tenante.
Sylvain Creuzevault, le metteur en scène, a commencé son activité en 2003. Il se fait connaître avec » Notre terreur » en 2009 à la Colline qui traite du comité de salut public de 1793. En 2014 il met en scène » le capital et son singe » une oeuvre autour de Marx.
Les comédiens pétillent littéralement, Juliette Bialek, Valérie Dréville, Vladislas Galard, Pierre Félix Gravière, Arthur Igual, Charlotte Issaly, Frédéric Noaille, Lucie Rouxel et Antonin Rayon nous régalent et s’amusent, ce spectacle est une fête pleine d’humour, une étincelle peut-être avant la grande nuit et la censure.
Daniel Dubois