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Richard Brunel signe une mise en scène très sobre on est au bord des notes de musique. Les lumières horizontales nous installent très vite dans cette froide humanité. Nous ne sommes pas dans la merveilleuse Italie au 18e siècle, mais en Allemagne au début du 20e.
Stéphane Degout tient le rôle de Wozzeck à la perfection, et Thomas Ebenstein celui du capitaine. Inspirée de la pièce inachevée de Georges Buckner 1813 1837, l’histoire de cet opéra en trois actes d’une durée d’à peine plus de 90 minutes pourrait se résumer à celle d’un banal drame de la jalousie sur fond d’oppression sociale.
C’est un spectacle magnifique ! Le public applaudit à tout rompre. Le succès est au rendez-vous.
Pourtant l’histoire est sombre. C’est un drame social qui pourrait se résumer à celle d’un banal drame de la jalousie sur fond d’oppression sociale.Wozzeck est l’un des premiers héros parmi ceux de l’histoire de l’opéra qui n’a rien d’exceptionnel, ce n’est ni un prince, ni un roi, ni un demi-dieu.
Les conditions de notre existence sont hors de nous-mêmes, elles sont incontrôlables et aliénantes. L’histoire est Tirée de l’ouvrage de Georg Büchner en 1836.
Le personnage accepte au début de l’Opéra de participer à une expérience médicale moyennant rétribution financière. Pris par le temps et la nécessité de gagner de l’argent qu’il doit fournir à sa compagne, Marie, pour élever leur enfant il devient le cobaye des expériences de plus en plus dangereuses du docteur.
Wozzeck et sans cesse traqué, pressé, il est manipulé de bout en bout. Son identité est piétinée, son humanité niée, il ne s’intègre pas, il ne convient pas. Il n’en entre dans aucune des catégories déterminées par les hommes de pouvoir dont l’obsession est de situer, séparer, classer, étiqueter.
Stéphane Degout est prodigieux dans le rôle titre. Cet artiste est né à Lyon en 1975, et a commencé une très belle carrière depuis les années 2000, notamment à l’Opéra de Paris.
on peut citer aussi parmi les ténors, Jérôme Avenas, Yannick Berne, Fabrice Constans, Tigran Guiragosyan, Philippe Maury, Didier Roussel, et Camille Leblond.
L’œuvre est intense ! Le succès est au rendez-vous.
Daniel Dubois