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Le théâtre des Célestins cette année nous régale. Avec ce » Mariage forcé » de Molière, on atteint des sommets. Et les comédiens du français prouvent qu’ils peuvent être au bord du précipice, toujours en équilibres.
Cette pièce est un morceau de bravoure tant par la créativité que par le jeu des comédiens. Certains anciens peuvent peut-être se rappeler des mises en scène de Jean Meyer, lui aussi sociétaire de la Comédie-Française, dans les années 70 au Théâtre des Célestins, là on est à des années lumières !
D’abord la pièce. Le Mariage forcé est une comédie ballet en un acte et en prose de Molière, représentée pour la première fois au Palais du Louvre par ordre de sa majesté le 29 janvier 1664, et donnée ensuite au public au théâtre du Palais-Royal le 15 février 1664 par la troupe de Monsieur, frère unique du roi.
Le sujet décrit devant le très jeune roi, ( il vient de prendre le pouvoir ) est le suivant: Sganarelle, 53 ans et fortuné, veut épouser la jeune et belle Dorimène. Son ami Geronimo lui déconseille un tel mariage. Le futur époux demande l’avis sur ce point, à deux philosophes ainsi qu’à deux bohémiennes. Mais voilà Dorimène qui entre en scène avec son amant Lycaste, auquel elle n’hésite pas à dire, sans savoir que Sganarelle l’entend, qu’elle ne se marie que pour l’argent, et compte avant six mois être veuve.
Voilà qui achève notre candidat, qui sera forcé, au final, de contracter ce mariage.
La mise en scène de Louis Arene est simplement époustouflante. L’utilisation de masques, ajoute à la comédie à un point tel que les femmes jouent des rôles d’hommes et vice et versa. Le résultat est extraordinaire.
Julie Sicard campe un Sganarelle, au bout du rouleau. Christian Hecq est une Dorimène apocalyptique !
Quant à Benjamin Lavernhe il est un Pancrace et un Lycaste sublime.
Le public ne s’y est pas trompé, les comédiens sont applaudis à tout rompre.
La Comédie Française a gagné son pari !
A voir absolument !
Daniel Dubois
LE COURRIER DE LYON 