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L’ancien député du Rhône et ancien premier adjoint de la ville de Lyon nous a d’abord dressé un portrait historique de cette aventure fantastique de la Greffe. Lyon est une ville humaniste et qui a beaucoup compté dans le domaine de la médecine. C’est donc un homme qui connaît bien son sujet qui nous a parlé de cette alerte sur le manque d’organes, afin de réaliser des greffes qui sauvent des vies. Il était accompagné par une femme extraordinaire Muriel Tissier qui est greffée du foie depuis 35 ans. Elle connaît donc particulièrement bien le sujet et se bat avec bravoure pour que le sujet des donneurs soit mis en avant. Sans donneurs il n’y a pas de greffe, et ils sont 28000 en France à attendre des organes pour leur sauver la vie.
Mais d’abord un peu d’histoire.
Des médecins ont expérimenté la greffe rénale dès le 19e siècle, c’est après la Seconde Guerre mondiale que la greffe rénale va focaliser l’attention de plusieurs équipes chirurgicales aux États-Unis et en France notamment. La France va se distinguer en 1952 avec la première tentative de greffe à partir de donneurs vivants. L’opération réalisée à l’hôpital Necker par l’équipe du Professeur Jean Hamburger est un succès, mais 21 jours après sa greffe le jeune homme décède.
À la fin des années 60 plusieurs équipes réussissent la greffe d’autres organes que le rein et notamment celle du cœur.
En 1967 le célèbre professeur Christian Barnard tente la première greffe du cœur au Cap en Afrique du Sud. En 1968 c’est le professeur Christian Cabrol qui réalise la première greffe cardiaque européenne à Paris.
La diversification des organes greffés est favorisés par la description des neurologues français dès 1959 de la mort encéphalique. Cette circonstance de décès permet de préserver l’état fonctionnel d’organe plus fragile tel que le rein qui se dégrade rapidement dès que l’irrigation sanguine cesse.
Malgré ces avancées jusqu’aux années 1980, l’activité de greffe est essentiellement consacrée aux reins. La technique de greffe a beau avoir accompli de grands progrès, elle se heurte toujours à un obstacle majeur, la question du rejet.
Pour que la greffe réussisse, il faut que le système immunitaire du receveur ne rejette pas l’organe du donneur. Mais l’utilisation de la cyclosporine, à partir de 1982 va régler le problème des personnes greffées, et marque un tournant dans l’histoire de la greffe.
Avec cette nouvelle génération de médicaments anti-rejet, la survie des patients est considérablement améliorée.
Mais c’est aujourd’hui un combat fondamental, celui d’avoir des donneurs assez nombreux pour pouvoir réaliser ces greffes qui marchent aujourd’hui, et qui sauvent des vies. C’est pourquoi jean-Louis Touraine et Muriel Tissier alertent l’opinion pour qu’il y ait beaucoup plus de donneurs d’organes.
Daniel Dubois