Yasmine Bouagga, Maire du Premier, tire le bilan de cette saison !

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ÉCOUTEZ L’INTERVIEW DE YASMINE BOUAGGA

La période a été riche, et même parfois difficile avec les manifestations et leur cortège de destructions. L’engagement des élus doit être fort et le quotidien n’est pas toujours facile.

La mairie du 1er arrondissement a continué sa stratégie de développement de la démocratie locale. De nombreuses réunions de concertations sur les différents programmes de restauration de certains sites comme par exemple le magnifique bâtiment des Beaux-Arts l’apaisement de toute la presqu’île, et l’éventuelle piétonnisation de certaines rues.

On sent que le premier arrondissement est rentré dans une phase très intéressante de transformation, certainement comparable à ce qu’avait subi le vieux Lyon dans les années 1975 1978.

À cette époque des élus désespérés de voir ce quartier Renaissance littéralement engorgé de voitures et de camions notamment rue Saint-Jean et rue du bœuf, avait décidé d’envisager la piétonnisation du quartier Saint-Jean.

À cette époque des antiquaires c’étaient installé dans ce quartier ancien. Les boutiques étaient les unes à côté des autres, c’était la grande mode des commodes Louis XVI, et des grandes armoires bressanes. Pour transporter ses meubles considérables il fallait des camions, des camionnettes qui stationnaient sur les trottoirs qui mesuraient 30 cm de large.

L’annonce d’une éventuelle piétonnisation du quartier avait provoqué des vagues de protestations qui étaient arrivées de toutes parts, en décrivant l’Apocalypse. Comment pouvait-on vivre dans le vieux Lyon sans les voitures ?

Certains annonçaient déjà la faillite de tous les commerces et la fuite des habitants et l’effondrement des prix de l’immobilier du quartier.

Certaines ligues s’en donnaient à cœur joie pour effrayer les habitants du 5e arrondissement.

Mais à l’époque les élus ont tenu bon et ont réalisé la piétonnisation.

En 3 semaines les mêmes qui hurlaient aux loups, chantaient les louanges d’un vieux Lyon qu’ils pouvaient enfin parcourir et admirer, sans être obligé de se faufiler entre des dizaines de voitures.

Les commerces n’ont pas fermé, les habitants ne sont pas partis et les prix de l’immobilier au lieu de s’effondrer ont été multipliés par un joli facteur de croissance.

Plus personne n’a attaqué après ça la piétonnisation de ce quartier. Nous étions en 1978 les écologistes n’existaient pratiquement pas, Grégory Doucet avait 5 ans, et le Parti socialiste s’apprêtait à arriver au pouvoir.

Le premier arrondissement très riche en patrimoine va subir certainement dans plusieurs zones cet apaisement des circulations.

L’exemple de la montée Saint-Sébastien, si dangereuse, engorgée de voitures qui montaient et descendaient est le cas typique de la réussite de cet apaisement.

Le chantier va être considérable car le premier arrondissement est à la fois un cœur de ville, le lieu où beaucoup de moyens de transports publics se croisent et en même temps un centre historique très important comme le vieux Lyon.

Soyons sûr, comme l’exemple d’il y a presque 50 ans, que ce grand chantier pour le 1er arrondissement se terminera par une approbation totale des habitants et des visiteurs qui seront ravis de se promener dans un quartier totalement fait pour la rencontre et le plaisir d’habiter.

Daniel Dubois